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Francine, à Madeleine, tout en haussant les épaules.

Ça n’a aucune importance. Allez !

Elle retire son corsage.
Massenay, rageur.

C’est bien ! C’est très bien ! Si tu trouves que c’est convenable !

Il remonte entre la table et la cheminée.
Chanal, le suivant du regard et sur un ton ironique.

Tu es jaloux de moi ?

Massenay, très vexé mais ne voulant pas l’avouer.

Du tout ! du tout !… Je trouve seulement que dans le salon… ! Enfin, ça va bien, n’en parlons plus ! (Il arpente la scène au fond de long en large, jetant de temps en temps des regards rageurs sur les trois personnages qui ne font pas plus attention à lui que s’il n’existait pas. Madeleine au n°(1), près du piano, aide Francine à se dévêtir. Celle-ci (2), retire tranquillement sa jupe que Madeleine va porter sur le canapé où elle prendra en échange la nouvelle jupe. — Chanal planté toujours à la même place considère cet habillage en badaud et sans la moindre malice. Mais cela suffit à exaspérer Massenay ; une ou deux fois il semble près d’intervenir mais il se retient. Enfin n’y tenant plus, il fait en lui-même : « oh ! non, non ! » puis prenant un brusque parti, il descend au (4)derrière Chanal, le prend par les deux épaules et lui fait faire demi-tour sur place ; cependant ne voulant pas que son acte puisse être mis sur le compte de la jalousie, il prend un air dégagé tandis que Chanal interloqué roule des yeux ahuris.) Et à part ça, mon cher Chanal… ?

Chanal, comprenant soudain son idée de derrière la tête.
— À part, avec un sourire ironique.

Ah ?… bon !