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Chanal, conciliant.

Allons ! Allons !… Allons, mes enfants ! (se levant.) Vous n’allez pas choisir le jour où je viens, pour vous disputer !

Tout en parlant, il remonte jusqu’à la gauche de Massenay.
Francine, traversant la scène en biais, de façon à arriver au-dessus de la table de droite.

Oh ! il ne choisit pas !

Massenay, emboîtant le pas derrière Francine, tandis que Chanal découragé s’assied sur le tabouret de piano.

Tu vas me dire, comme toujours, que tu as déjeuné chez ta mère ? (Francine qui a continué de descendre entre la table et la cheminée, hausse les épaules.) Eh ! bien, non ! car je viens, moi, de chez ta mère ! J’ai voulu en avoir le cœur net… et tu n’y as pas déjeuné depuis samedi.

Francine, qui, toujours suivie par Massenay, se trouve devant la table de droite, se retournant avec un superbe dédain vers Massenay.

C’est pour m’apprendre ça que tu es sorti ? Tu pouvais aussi bien rester chez toi… Je te ferai remarquer que j’ai déjeuné tous les jours ici ; comme j’ai l’habitude de ne déjeuner qu’une fois… !

Massenay, gêné par cet argument sans réplique, mais avec une mauvaise foi.

Oui, oh !…

Francine, indiquant son déjeuner.

Quant à aujourd’hui : voilà un plateau qui