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et passant.) qu’au moins il soit jaloux pour quelque chose !

Chanal, qui s’est levé à son tour, la morigénant.

Voyons, voyons, Francine !

Francine, qui est (2) au coin du piano et dos au public, posant sa main gauche sur l’épaule de Chanal.

Et il est bête avec ça ! ici, il ne reçoit plus un ami, parce que c’est des hommes ! (Nerveuse elle remonte, déplace sans motif un objet sur le piano, puis gagne jusqu’à la cheminée, tout cela, en parlant.) comme si ça avait jamais empêché quelque chose quand une femme a ça dans la tête !… tout au plus Coustouillu, parce qu’il n’est pas dangereux.

Chanal, allant se rasseoir sur le tabouret près de la table.

Ah ! vraiment, Coustouillu… ?

Francine.

Oui ; après s’être battus ensemble, ils se sont réconciliés à l’occasion de mon mariage ; et comme Coustouillu bafouille plus que jamais, il est tranquille ; (Tout en s’arrangeant machinalement les cheveux devant la glace.) mais vraiment, comme distraction !… (Se retournant à demi, vers Chanal.) Au fait, comment se fait-il que tu n’aies pas vu Émile ? il était donc déjà sorti ?

Chanal, d’un air parfaitement détaché.

Je ne sais pas ! Étienne m’a dit qu’il n’était pas là. (Revenant au sujet qui l’intéresse davantage, tandis que Francine, pour occuper ses nerfs, range machinalement sur la cheminée.) Ah ! alors, ça ne va pas !