Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Massenay, avec un bond en arrière.

Hein ?

À ce moment Marthe reparaît au fond ; tire les ferrures de la porte de façon à ouvrir celle-ci à deux battants. En même temps Francine s’est levée comme une personne qui s’apprête à recevoir ses colis ; elle gagne l’extrême droite pour remonter au-dessus de la table.
Chanal, tout en prenant le fauteuil que vient de quitter sa femme et le portant à sa place première. À Massenay.

Là ! tu vois, on apporte ses malles. Allons ! décide-toi, voyons !… Quelle chambre lui donnes-tu ?

Massenay, hors de lui, se démenant comme un diable dans un bénitier.

Mais jamais de la vie ! Mais aucune chambre ! (Bondissant et se précipitant en voyant entrer trois commissionnaires[1] traînant chacun une malle.) Voulez-vous emporter ça ! vous autres ! Voulez-vous emporter ça !

Chanal, qui s’est précipité également.

Du tout ! du tout ! n’écoutez pas !

Massenay.

Mais pas du tout ! je vous dis d’emporter ça !

  1. Les commissionnaires placent successivement les trois malles au fond et un peu en zig-zag, le côté étroit face au public. Massenay se précipite sur la première comme s’il allait l’enlever. Chanal se précipite également pour défendre les malles ; il pousse la seconde contre la première de sorte que Massenay se trouvera emprisonné dans l’angle des deux malles.