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Sophie.

Comment ? qu’est-ce qu’il raconte ? quoi, « tu lui as présenté ta femme cette nuit » ?

Massenay.

Mais non ! mais non ! tu ne vas pas croire maintenant à toutes les stupidités qui germent dans le cerveau de ce pochard ! est-ce qu’il sait ce qu’il dit ? (À Hubertin.) Allez ! allez ! ivrogne, soulard, rebut de l’humanité ! vous ne rougissez pas de votre turpitude !

Hubertin, se laissant tomber sur la chaise qu’il occupait précédemment.

Oh ! tu parles comme ma femme !

Massenay.

Eh ! bien, elle a raison votre femme, si elle vous parle ainsi.

Hubertin.

Oui, oui, c’est ça ! fais-moi honte ! tu m’en diras jamais autant que je le mérite ! (Pleurant.) Je ne suis pas digne de décrotter la boue de tes souliers.

Massenay.

Absolument.

Hubertin, id.

Car je ne suis pas seulement un ignoble pochard ! je suis un grand criminel ! un assassin.

Massenay et Auguste, reculant instinctivement.

Hein ?