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Scène VIII

HUBERTIN, puis MASSENAY, AUGUSTE.

Hubertin, il est dans la tenue du second acte, c’est-à-dire complètement dévêtu, recouvert simplement de son grand pardessus ; il a son chapeau claque sur la tête. N’ayez donc pas peur, mes poulettes ! C’est moi ! Hubertin !… C’est peureux, les femmes ! (Il va s’asseoir à droite de la table — apercevant le service à thé.) Tiens, du thé… c’est gentil d’y avoir pensé !… Après une nuit de bombe, une tasse de thé, ça remonte. (Tout en parlant, il vide le flacon de rhum dans la tasse sans y verser, bien entendu, la moindre goutte de thé ; il prend le sucrier comme quelqu’un qui va se servir, puis, le remettant en place.) Non, merci ! jamais de sucre dans mon thé. (Buvant sa tasse d’un trait.) Ah ! ça fait du bien ! (Après réflexion.) Un peu froid !

Auguste, faisant irruption du fond ; apercevant sur le champ Hubertin, à Massenay qui surgit aussitôt.

Là ! monsieur, là ! il est là !

Massenay[1], accourant.

Où ça ? où ça ? (Courant à Hubertin.) Ah ! par exemple vous allez me fiche le camp, vous ! et un peu vite !

Hubertin, avec calme, sans bouger de sa place.

Ah ! Émile, tu sais ! faut pas me parler comme ça.

  1. Aug. I — M. 2 — H. 3.