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devenais folle ! je ne pouvais pas supposer ce voyage, n’est-ce pas ?

Massenay.

Évidemment ! évidemment !

Il s’assied sur le canapé.
Sophie, s’asseyant également près de lui et se pelotonnant contre sa poitrine.

Oh ! mais maintenant je ne regrette pas les moments d’angoisse que je viens de traverser ! Au contraire ! je ne sais pas si ça n’est pas salutaire ces émotions-là ! il me semble que ça retrempe l’amour ! qu’on savoure mieux son bonheur après ! (Sur un ton profond.) Vois-tu, il faut vraiment perdre son mari pour comprendre combien on l’aime !

Massenay, souriant.

Diable ! c’est cher !

Auguste, revenant de la chambre de son maître avec un vêtement d’intérieur sur le bras.

Le vêtement de monsieur.

Il va le poser sur une chaise volante qui est derrière le canapé.
Massenay, quittant sa femme pour aller se changer derrière le canapé.

Ah ! merci.

Marthe, entrant avec un plateau sur lequel est le service à thé et un flacon de rhum.

Le thé de monsieur !

Massenay, tout en se changeant, aidé par Auguste, indiquant d’un geste de la tête la table de droite.

C’est bien ! posez ça là !