Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Massenay, se retournant à demi vers Auguste.

Oui, mon ami, au chemin de fer ! (À sa femme.) Je m’étais laissé aller à m’endormir, n’est-ce pas ? sans réfléchir qu’il y avait des gens dans le compartiment ! alors qu’est-ce qui est arrivé ? C’est que quand je me suis réveillé : crac ! plus personne ! envolés les gens ! envolés mes vêtements ! Ça sentait le chloroforme ! et j’étais revêtu, moi, de ce costume que tu me vois !… Il ne me va pas, hein ?

Sophie.

Ah ! çà voyons ! qu’est-ce que tu racontes ? quoi ? quel chemin de fer ?

Massenay.

Hein ? « Quel chemin de… » Ah ! c’est vrai, au fait, je ne t’ai pas dit ! (À Belgence.) Je ne lui ai pas dit ! (À sa femme.) Figure-toi !… ça tient du prodige !… j’arrive d’Amiens, tel que tu me vois.

Tous.

D’Amiens !

Auguste, comme précédemment.

D’Amiens !

Massenay, à Auguste.

Oui, mon ami, d’Amiens ! (À sa femme.) Parce qu’il faut te dire que j’étais allé conduire à la gare deux amis pour l’express de Calais.

Planteloup.

C’est louche !