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Planteloup, ne lui laissant pas placer une parole.

Mais moi, qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Nous avons un quartier déplorable : nous manquons d’Apaches !

Sophie, s’impatientant.

Oui, c’est bien regrettable, en effet !… mais enfin, monsieur…!

Planteloup, même jeu.

Enfin la veine tournerait-elle de mon côté ? Monsieur Massenay, personnalité honorablement connue… brusque disparition… affaire ténébreuse… ça peut être superbe ! (En parlant il s’est dirigé vers la table de droite, sur laquelle il pose sa serviette et son chapeau. — À son secrétaire.) Tenez, asseyez-vous là, mon ami et préparez-vous à écrire ! (Le secrétaire qui était resté au fond, descend à la table, prend la chaise de gauche qu’il remonte au-dessus de la table de façon à faire face au spectateur. Planteloup s’installe à droite de la table. À Sophie, avec bonne humeur, en se frottant les mains.) Voyons, madame ! Alors nous disons que M. Massenay aurait été assassiné ?

Sophie, qui s’est assise sur le fauteuil près du canapé. Sursautant.

Hein ? (Indignée.) Mais, je ne sais pas, monsieur ! je ne sais pas !

Planteloup, très souriant.

Évidemment ! Ceci est le rôle de la police de l’établir.

Sophie, furieuse.

Oh !