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Belgence.

Ah ! là, mon Dieu ! s’il est permis de se mettre dans un état pareil… (S’asseyant à côté d’elle et s’efforçant de la consoler.) Mon amie, je vous en supplie… ! pour moi ! ça me fait mal de vous voir pleurer comme ça ! Voyons, voyons !… je vous en supplie Sophie !… (S’agenouillant devant elle.) Sophie !… Vous savez que je vous ai toujours aimée.

Sophie, relevant la tête, et sur un ton indigné.

Quoi ?

Belgence, la main droite sur son front, le regard dans l’espace, sans même se rendre compte de l’énormité de son aveu.

Oh ! oui, je vous ai aimée ! Je me suis toujours tu, parce que vous étiez mariée… Mais puisqu’aujourd’hui je puis parler…

Sophie, se dressant tout debout, et avec indignation.

Mais c’est horrible ce que vous dites-là !

Elle passe au (2), laissant Belgence tout seul à genoux.
Belgence (1), ahuri, sans se lever.

Quoi ?

Sophie.

Me faire une déclaration en un pareil moment !

Belgence, se levant et allant à elle.

Moi ! moi ! j’ai fait une déclaration ?

Sophie.

Ah ! Taisez-vous ! taisez-vous ! Un tel sacri-