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Marthe, du seuil de la fenêtre.

Rien madame.

Sophie, id.

Là, vous l’entendez ! ce n’est pas moi qui le lui fais dire.

Marthe, pleurant.

Ça, c’est la vérité : je dirais le contraire que je mentirais !

Belgence, à Sophie, affectueusement bourru.

Allons, voyons, voyons !… On est des hommes que diable ! tout n’est pas perdu ; et tant qu’il y a de l’espoir, on n’a pas le droit de se laisser abattre ! il faut agir !

Sophie.

Mais quoi ? quoi ? Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ?

Belgence.

Je ne sais pas, mais il faut !… Tenez, moi, j’ai agi : J’avais à passer devant le commissariat pour venir ici ; je suis entré. Le commissaire est un de mes amis ; je lui ai dit : « Mon cher Planteloup, il faut m’accompagner chez madame Massenay qui a égaré son mari… » Il m’a répondu : « Je vous suis. » Et il va venir. Il n’est pas très fort… mais enfin, il est de la police, il peut nous être utile.

Sophie, sanglotant, la tête dans ses mains, les coudes sur les genoux.

Il est mort, mon Dieu, il est mort !