Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marthe, descendant et essayant de lui faire entendre raison.

Madame devrait être raisonnable. Madame ne devrait pas se mettre dans un état pareil.

Sophie, remontant entre la cheminée et la table.

Mais s’il lui est arrivé malheur !

Marthe, très calme, de l’autre côté et au-dessus de la table.

Quand bien même, madame, ça ne le ferait pas revenir.

Sophie, arpentant jusqu’au fond.

Ah ! vous êtes bonne ! on voit bien que ça n’est pas votre mari !

Marthe.

Mon Dieu, madame, « pas de nouvelle, bonne nouvelle », comme on dit ; c’est peut-être bon signe.

Sophie, redescendant nerveuse.

Quoi ! Vous n’allez pas me dire que je dois me réjouir cependant.

Marthe.

Non, ça c’est vrai, madame ! je dirais le contraire que je mentirais.

Sophie, ne l’écoutant plus, et se parlant à elle-même.

Mon Dieu, où pourrais-je encore téléphoner ? Ah ! son cercle !… Il m’a bien parlé d’un grand cercle dont il faisait partie… Comment donc déjà ? Ah ! Oui ! Le Touring-Club ! (Elle va au téléphone, et tout en sonnant nerveusement.) Tenez ! pendant