Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Chanal, brusque.

Mais tais-toi donc !

Francine, railleuse, tout en retirant son chapeau, puis piquant l’épingle à chapeau dedans.

Oh ! oh ! Monsieur est à la grinche !

Chanal, bourru.

Mais vas-tu te taire, nom d’un chien ? Comment veux-tu que je parle au phonographe !

Francine, retirant son boa et le passant à son bras.

Eh ! je m’en moque de ton phonographe !… A-t-on idée de cette invention idiote…

Chanal, exaspéré.

Oh !…

Il arrête le mouvement du phonographe d’un geste brusque, le cylindre s’arrête.
Francine, qui est redescendue, passant devant le canapé.

… de choisir le salon pour parler dans le phonographe ?

Chanal.

C’est extraordinaire, cette manie de parler ! Tu ne veux pas te taire ?… Voilà un cylindre gâché !

Francine, remontant derrière le piano dans la direction de sa chambre afin d’y porter les effets qu’elle vient de retirer.

Oh ! bien, un de perdu… !

Chanal, remontant légèrement et parallèlement à Francine, de façon à se trouver à l’autre bout du clavier.

Non !… non !… pas « dix de retrouvés !… » Les proverbes, ça ne dit que des bêtises !… et toi aussi !