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Francine.

La bougie ? Oui !… oui !

Massenay, traversant la scène pour aller à Francine et jetant un regard de haine à Hubertin, tout en prenant sa distance au moment où il passe devant lui. Il n’y a pas moyen de se battre dans ces conditions-là.

Francine.

La bougie !… La bougie !… Attendez !

Elle entre précipitamment dans le cabinet de toilette.
Hubertin, tout à la joie, gagnant d’un pas titubant jusqu’à Massenay.

C’est ça ! la bougie ! On va se battre à la bougie.

Massenay, rageur.

Oui, et vous ne perdez rien pour attendre !

Hubertin, bien rond.

C’est ça… c’est ça !…

Francine, accourant du cabinet de toilette, le bougeoir allumé à la main. — Lumière.

Voilà la bougie. (Dans son élan, elle a dépassé légèrement Massenay, se trouve nez à nez avec Hubertin, pivote brusquement autour de Massenay, de façon à se coller dos à dos avec lui. Ce mouvement doit durer l’espace d’un clin d’œil — d’une voix étranglée, tout en se dissimulant derrière Massenay.) Dieu ! C’est Hubertin !

Massenay, se tournant à demi vers elle.

Quoi « Hubertin » ?

Francine, vivement, à mi-voix.

Un ami de mon mari.