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cevant les manches ballantes à ses pieds.) Ah !… et ils ont mis des jambes… (En ce disant il fait marcher les deux manches avec ses jambes puis brusquement il envoie son manteau derrière le lit en le jetant par-dessus son épaule.) Mon Dieu, que je suis saoul… (Il enlève son mouchoir de son cou, et s’éponge avec.) Eh bien ! va te coucher !… Quand tu répéteras tout le temps « Dieu que je suis saoul ! » personne te dit le contraire… (Tout en parlant, machinalement, il a bordé la ceinture de son pantalon avec son mouchoir de façon à s’en faire un tablier.) T’as raison ! Vais me déshabiller. (Tout en faisant mine de retirer son habit, il arrive devant le petit canapé du lit, aperçoit l’habit de Massenay et le prenant en mains.) Ah !… mes vêtements !… Faut-il que j’en aie une bombe tout de même ? je me suis déshabillé sans m’en apercevoir !… (Reposant les vêtements où ils étaient.) Eh bien, Hubertin, puisque t’es déshabillé… tu vas pas rester à te promener en bannière pour attraper froid… (En même temps il indique son mouchoir pendu à sa ceinture.) couche-toi ! — T’as raison ! je vais me coucher !… (Tout en grimpant tant bien que mal dans le lit.) It’s me Gaby, dont be afraid ! (Arrivé sur le lit, il se laisse tomber la tête en arrière sans même s’apercevoir qu’il est toujours coiffé de son chapeau. — Mais il a mal pris ses mesures en montant, de sorte qu’il n’a pas la tête à la hauteur des oreillers, mais beaucoup plus bas, et que ses pieds dépassent par-dessus le pied du lit. — Il replie une ou deux fois les jambes et les détend aussitôt dans l’espoir d’arranger les choses mais chaque fois elles viennent butter de la cheville