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Tous.
Bravo ! Bravo !
Alexandrin, fort accent marseillais
- Toi, chaste et belle enfant, apporte à ton époux
- Ta candeur virginale et ton amour jaloux.
- Et toi, l’époux, tu sais, plus de batifolage !
- Adieu la courtisane avec le mariage !
- Il en est temps encore, mais il faut y penser…
- À partir de la noce, on ne peut plus nocer.
Tous.
Bravo ! Bravo !
Alexandrin, à madame Bichu.
- Et toi, sèche ta larme, ô ! mère de famille !
- Ne vas-tu pas pleurer d’avoir casé ta fille ?
- Tu peux avoir gros cœur de la quitter sitôt,
- Mais le mal n’est pas grand et dis-toi : "Ça le vaut !"
Tous, ahuris.
Hein ?
Alexandrin, reprenant rapidement.
- Ça le vaut, car le ciel, rien qu’en cette journée,
- Va de leurs deux destins faire une destinée,
- Aussi je n’ai qu’un vœu, quand je vois votre hymen ;
- Je vous dis : « Mes enfants, ah ! buvons au prochain. »
Tous.
Ah ! charmant, bravo !
Saboulot, se levant sans quitter sa place.
Ah ! mon cher poète, merci ! C’est très gentil ça !… un peu lugubre, par exemple… Vous êtes un peu pressé de boire à notre prochain mariage… Mais à part ça, c’est très bien.
Madame Bichu, minaudant.
Et comme on voit tout de suite que c’est en vers !
Saboulot.
Comme Victor Hugo.
Bichu
Eh ! mon Dieu, qu’est-ce qu’il a fait de plus, Victor Hugo ?