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Finette.

Oui, j’aime mieux la tête nature ! Enlevez ça, voyons.

Elle lui retire son toupet qui découvre un crâne magnifiquement chauve sur la partie supérieure.

Saboulot.

C’est que je suis un peu ras en-dessous. On aperçoit les élèves, la figure collée aux vitres.

Finette.

Ah ! comme je vous aime déjà mieux comme ça. (Lui caressant la tête.) Ah ! c’est doux, c’est lisse ! Vous avez dû mettre du pilivore.

Saboulot.

Oui, oui ; précisément.

Finette.

Alors maintenant, je voudrais vous voir avec des cheveux, des cheveux à vous… Oh ! tu laisseras pousser tes cheveux, dis, Joseph ?

Saboulot.

Oui, certainement… Ah ! Finette, que je suis heureux !

Finette.

Et alors… le jour où tu auras tous tes cheveux… je serai ta femme.

Saboulot.

Hein !

Les élèves, qui se sont formées en monôme, viennent, sur la pointe des pieds, rejoindre Finette qui prend la tête du monôme et toutes décrivent en éclatant de rire, des arabesques derrière Saboulot qui reste tout le temps en vue du public. Elles remontent ainsi, défilant entre la première et la deuxième rangée des pupitres, et viennent former le demi-cercle autour de Saboulot.

Saboulot.

Je suis joué !

Les élèves.

Ah ! ce caillou ! Ah ! ce caillou !

Saboulot.

Ça n’est pas vrai ! Je me suis fait tondre.

Finette, brandissant la perruque.

Et voici la coupe.