Page:Feydeau - La Lycéenne.pdf/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

assez moquée de moi !… Qu’elle épouse son Bouvard, si elle le veut.

Le garçon.

Monsieur, vous oubliez les consommations !

Saboulot.

C’est juste ! Combien ?

Le garçon.

Vingt francs cinquante centimes.

Saboulot.

Comment vingt francs cinquante centimes ?

Le garçon.

Oui ! une champagne : quinze… une chartreuse, seize, quatre soucoupes, dix-neuf francs cinquante centimes.

Saboulot.

Comment, quatre soucoupes ! Mais je ne les prends pas ! C’est la dame qui était là qui les a mises sur ma table.

Le garçon.

Oui ! pour que vous lui offriez les consommations.

Saboulot.

Ah ! bien ! elle est forte !… alors, il faut que… Non, c’est d’une indiscrétion ! Et puis, en tout cas, ça fait dix-neuf francs cinquante.

Le garçon.

Et votre cigare, un franc.

Saboulot.

Mais il est à moi, ce cigare !

Le garçon.

Ah ! pardon !… alors ce n’est pas cinquante centimes… vingt francs, monsieur. C’est vingt francs seulement.

Saboulot.

Eh bien ! je la retiens votre maison !… Vous dites vingt francs ? Tenez, voilà un louis, gardez le reste pour vous.