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Bouvard, même jeu.

Non, j’ai pas vu ! j’ai pas vu !

Saboulot.

Figurez-vous… (Bouvard fait un mouvement d’impatience.) Vous souffrez des dents, je connais ça. Figurez-vous que c’est bien drôle.

Bouvard, même jeu.

Parfaitement, mais ça n’est pas moi que ça regarde. Pour les choses drôles, adressez-vous ailleurs. Tenez, le monsieur là-bas, qui est tout seul. (Il s’élance à la suite de Finette.) Oh ! je saurai bien la dissuader.

Saboulot.

Ah ! c’est lui qui est chargé ? Je vous demande pardon. Il y a un monsieur spécialement ! Comme c’est monté, ce Jardin de Paris !… (À du Tréteau qui est toujours assis à la table.) Bonjour, monsieur… (Du Tréteau, très étonné, se soulève et salue.) Ne vous dérangez pas. Il paraît que c’est vous que ça regarde. Eh bien ! voilà !… Figurez-vous que je reçois un billet ainsi conçu : « Venez ce soir au Jardin de Paris, vous ne perdrez pas votre soirée. Signé : une dame voilée. »

Du Tréteau.

Mais, monsieur, qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse ?

Saboulot.

Non, mais laissez donc !… (Appelant.) Garçon, une chartreuse.

Le Garçon.

Voilà, monsieur.

Du Tréteau.

Ah ! mais, il m’ennuie, ce toqué !…

Il emporte sa consommation à l’intérieur du café.

Saboulot.

Pas aimable ! le monsieur aux choses drôles.

La Cocotte, à Saboulot.

Vous permettez que je mette mes soucoupes sur votre table ?