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violettes à la main.) Il ronfle, il doit dormir. Pristi, qu’il fait noir ! Et pas d’allumettes !… (Il presse sur son briquet qui s’allume et donne un peu de lumière. Déposant son bouquet de violettes sur un guéridon, près du lit, et appelant à mi-voix.) Gérard ! (A part.) Je sais bien ce qui va m’arriver… Il va m’engueuler ! C’est tous les matins la même chose. Quand je ne le réveille pas, il m’engueule parce que je l’ai laissé dormir ; quand je le réveille, il m’engueule parce que je l’ai réveillé… Il est si gentil ! Je vais toujours lui ouvrir les rideaux. Comme ça, j’espère que c’est le jour qui le réveillera au lieu de moi, et c’est le jour qui prendra ! (il ouvre les rideaux. — Un temps. — Il tousse.) Hum !… Va-t-en voir, il dort comme un chérubin !… et Bichon lui donne la réplique ! Qu’est-ce que je vais faire ? je ne vais pas les réveiller quand ils dorment si bien. (S’asseyant.) Je vais attendre qu’ils se réveillent d’eux-mêmes ! Gérard était d’assez mauvaise humeur hier… M’a-t-il attrapé ! Je n’en ai pas dormi de la nuit ! Je n’ai pas envie qu’il soit encore à la crotte ce matin !

A ce moment, Micheline se remue dans le lit, puis, ouvrant à demi les yeux.

Micheline, encore endormie. — Oh ! qui est-ce qui a ouvert les rideaux ?

Des Saugettes, suffoqué. — Ah ! madame Plantarède !…