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Lucile.

Et original, paraît-il, comme on en voit peu ! Il s’appelle !… Ah ! ma foi, je ne sais pas son nom, mais c’est un nom très connu.

Baptiste, cherchant.

 Molière ?

Lucile.

Mais non.

Baptiste.

C’est vrai, Molière, c’est un fabricant de fontaines… les fontaines Molière…

Lucile.

Enfin n’importe ! Ce monsieur demandera si madame est chez elle.

Baptiste.

Je répondrai que madame est sortie.

Lucile.

Non ! tu le feras entrer ! C’est moi qui le recevrai.

Baptiste.

Comment, mademoiselle ! quand madame n’est pas là !

Lucile.

Oui, c’est convenu avec maman ! Il n’y a pas moyen de faire autrement ! Pense donc un maestro ! On ne peut pas le prier de repasser comme un petit coureur de cachets ! Quand on a rendez-vous avec un maestro il faut être exact. Il n’y a qu’eux qui peuvent ne point l’être !

Baptiste, à part.

 Tout le contraire d’un domestique !

Lucile.

Enfin, c’est bien entendu ! quand ce monsieur viendra, tu le feras entrer, et maintenant laisse-moi faire mes gammes !

Baptiste sort, Lucile se met au piano.