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rieure et cette âme charmante ; qu’elle éprouve une ivresse secrète à la pensée d’échanger cette intimité de quelques jours contre une éternelle union… rien de plus simple et de plus naturel encore !

Mais ce qui me paraît malheureusement moins naturel et plus douteux, c’est qu’un homme comme M. d’Éblis, qui peut choisir à son gré, il me semble, par toute la terre une compagne digne de lui, se soit attaché sérieusement en si peu de temps à cette pâle et romanesque Charlotte. On croit si aisément ce qu’on désire ! Ne me fais-je pas illusion ? Ne suis-je pas dupe de quelques politesses de surface qui s’adressent à moi, ne pouvant s’adresser ailleurs ?… On est à la campagne… on s’ennuie… on voit Cécile fort entourée et fort occupée, et moi dans l’abandon… On trouve cela un peu injuste,