Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

montrant une fenêtre qu’on avait entr’ouverte à cause de la chaleur de la soirée, Roger est là sur le banc, dans la cour. Il vous serait infiniment reconnaissant si vous aviez la bonté de redire cet air de Norma.

— Bien volontiers !

Et j’ai repris l’air de tout mon cœur.

J’ai été bien récompensée de ma peine. Madame de Louvercy, qui s’était tenue toute radieuse auprès de la fenêtre pendant que je chantais, s’est penchée au dehors, à l’instant où je quittais le piano, et a échangé quelques paroles avec son fils. Puis elle s’est avancée, m’a pris les mains et m’a embrassée en me disant d’une voix émue :

— Merci pour lui et pour moi ! c’est la première fois depuis bien longtemps que