Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui, et se sent vivre davantage. Il s’établit un courant plus actif et un niveau supérieur. Les moindres incidents prennent de l’intérêt, les plaisirs ont plus de retenue et plus de saveur. On est inquiet et bien aise qu’il soit là. On est quelquefois comme soulagé quand il s’en va ; mais on le regrette, et l’on se sent diminué par son absence ; on s’aperçoit qu’on n’attache plus d’importance à ce qu’on dit, parce qu’il ne l’entend plus, ni à ce qu’on fait, parce qu’il n’en sait rien.

Cette après-midi, M. de Louvercy s’était rendu à la gare avec son panier pour y attendre le commandant d’Éblis ; je me trouvais, un peu par hasard et un peu par curiosité, dans mon cabinet de toilette, quand ils sont entrés tous deux dans la petite cour des écuries ; au bruit des roues, j’ai sou-