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Je ne puis rendre l’expression de profonde détresse dont son pauvre visage s’est alors empreint : c’était un mélange de douleur, d’humiliation et de colère. Il tenait fortement la rampe de sa main droite, tandis que son bras gauche mutilé et sa jambe rétractée demeuraient en l’air sans soutien. J’ai descendu à la hâte quelques marches, j’ai ramassé sa béquille, je suis remontée vivement, et je l’ai replacée sous son bras. Il a fixé sur moi son œil d’un bleu sombre, et m’a dit simplement d’une voix basse et grave :
— Je vous remercie !
Puis il a continué son chemin, et moi le mien.
Cette petite scène m’a un peu remise avec lui. D’abord je lui ai su un gré infini de vouloir bien m’épargner les bordées