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moi. Tous deux m’ont fait valser à plusieurs reprises, et, après chaque valse, je les gardais un moment auprès de moi pour jouir de leur conversation. Pendant ce temps-là, Cécile errait dans le salon avec des façons étranges, tantôt éclatant de rire sans motif, tantôt bousculant violemment la musique sur le piano. Tout à coup elle a disparu, et, après quelques minutes, craignant qu’elle ne fût souffrante, je me suis mise à sa recherche.

Je l’ai aperçue dans la cour du château à travers les demi-ténèbres du crépuscule : elle allait et venait d’un pas précipité comme quelqu’un qui fait sa réaction après le bain. Je me suis avancée : elle a feint de ne pas me voir et a continué sa promenade en me tournant le dos. — Je l’ai appelée :

— Cécile !