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peine ; il y a je ne sais quoi qui les paralyse. Ils me regardent avec une sorte de stupeur inquiète ; ils paraissent très-préoccupés de la rose rouge que j’ai dans les cheveux. — Ce n’est pourtant pas de cela qu’il s’agit, mes bons messieurs.

À peine hors de la salle, Cécile me prend à part :

— Eh bien, qu’as-tu découvert ?

— J’ai découvert qu’ils sont timides… c’est déjà quelque chose.

— Timides !… s’est écriée Cécile, parce que tu ne les encourages pas assez… Il faut les encourager… si tu veux qu’ils s’apprivoisent et qu’ils s’épanchent !

Cela m’a paru raisonnable. Je les ai encouragés tout doucement, et, en effet, le café aidant, j’ai vu qu’ils s’apprivoisaient peu à peu. Ils ont chanté tous deux pour