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— Je ris, ma Cécile, parce que tu en demandes vraiment trop pour une seule séance… Enfin je m’appliquerai… je ferai de mon mieux.

Cécile me laisse alors avec ma femme de chambre, et je m’apprête pour le dîner. Je mets une toilette très-simple, une toilette de confidente : couleurs sombres, demi-corsage, un chiffon de dentelle dans les cheveux, à l’espagnole, une rose rouge piquée par-dessus… je ne fais pas peur, et cela suffit.

Il me reste encore avant le second coup de cloche le temps d’examiner mon installation. Elle dépasse mes espérances. C’est une chambre de princesse captive, tendue de vieilles tapisseries à verdure, grande, sombre, mystérieuse, et dont les fenêtres ont des embrasures profondes comme des