Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’instant d’après, Cécile nous installe, ma grand’mère et moi, dans notre appartement. Pendant que je secoue la poussière du voyage, elle m’interroge avec fièvre :

— Eh bien… dis vite ! À vol d’oiseau, comment les trouves-tu ?

— À vol d’oiseau, je les trouve bien, très-distingués.

— Vrai ? que je t’embrasse !… mais lequel préfères-tu… dis vite… le blond ou le brun ?… M. René ou M. Henri ?

— Je ne préfère jusqu’ici ni l’un ni l’autre… Et toi, ma mignonne ?…

— Ne t’ai-je pas écrit que je t’attendrais pour ressentir une préférence ?… tu me diras celui qui te plaît le mieux, et je le prendrai.

— Je t’assure, Cécile, que ta confiance m’écrase.