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je puis le laisser partir ?… est-ce que c’est possible ?… est-ce que je le dois ?… est-ce que je le peux ? Oh ! mon Dieu ! dites-le-moi ?… Je l’ai tant aimé, mon Dieu !… je l’aime tant !… et le laisser partir pour l’exil… pour la mort peut-être… quand d’un seul mot je puis le retenir pour jamais à mes côtés !… Il me croira si je lui dis la vérité… d’ailleurs, j’ai ce dernier billet de Cécile, — l’aveu de sa faute écrit de sa main… Elle-même m’a permis, m’a recommandé même de le livrer à son mari ! — Ah ! c’est justice, après tout, — et nous nous sommes assez longtemps sacrifiés tous deux ! — Le bonheur est là… rien ne nous en sépare plus qu’un scrupule exagéré, maladif, vraiment fou ! — Non ! je ne le laisserai pas partir. J’y suis décidée.