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adieux à ma petite pupille, que je ne veux pas réveiller ce soir.

J’étais foudroyée. Pendant quelques minutes, je n’ai pu articuler une parole intelligible.

Il a repris très-bas :

— Nous nous sommes toujours si bien entendus tous deux que nous nous entendons encore en ce moment, j’en suis sûr… Quand vous m’avez révélé la véritable cause du suicide de Cécile, j’ai compris aussitôt — vous connaissant bien — quel devoir vous m’imposiez ; j’ai compris que vous m’ordonniez d’aimer et de respecter dans la mort celle que j’avais méconnue vivante… C’est bien ce que vous voulez, n’est-ce pas ? — Je vous obéis ; mais, pour en avoir la force, il faut que je parte, que je m’éloigne de vous.

Je ne répondais pas.