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qui la suivit, — tous les jours et toutes les nuits depuis, — je me suis demandé avec de grandes anxiétés si elle n’aurait pas des conséquences que je n’avais nullement prévues, encore moins souhaitées, je l’avoue. Je vais m’expliquer ici avec une entière sincérité : la première impression que me causa la mort de Cécile avait été pure de toute arrière-pensée personnelle ; ce fut un coup qui m’atterra, qui me plongea dans une sorte de désespoir hébété. Mais on ne me croirait pas si j’osais dire que, lorsque le temps eut commencé sur moi son œuvre d’apaisement, il ne me vint jamais à la pensée que mon union avec M. d’Éblis était devenue possible. Le dernier billet de Cécile, son adieu suprême, eût suffi pour me le rappeler. — Nous étions libres tous les deux, et tous les deux bien innocents