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— elle essayait, on s’en souvient, d’excuser ses torts par ceux de son mari ; elle se plaignait dans les termes les plus vifs de n’être pas aimée de lui. Avec une grande apparence de sincérité, — qui n’était pourtant qu’une apparence, comme elle me l’avoua ensuite, — elle se disait très-malheureuse, lasse de sa vie, de son abandon, et elle terminait par cette phrase cruellement équivoque : « Il y a des moments où le cœur me manque, où ma tête se perd tout à fait, où je me sens tout près d’un coup de désespoir, de quelque dernière et irréparable folie ! »

Je tendis la lettre à M. d’Éblis ; il en regarda la date, puis la lut, et, pendant qu’il lisait, la contraction de son visage devint telle, que je ne fus pas loin de regretter ce que j’avais fait. Quand il fut à la fin, ses bras