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tuée la veille de mon retour,… avant de m’avoir revu… pour ne pas me revoir… S’il en est ainsi, elle a bien fait !

Ce qui se passait dans mon esprit, dans mon cœur, dans ma conscience, pendant ce terrible interrogatoire, comment le dire ?

Je n’avais jamais eu la pensée d’abuser des dernières et fiévreuses paroles de Cécile pour trahir le secret de sa faute ; mais, lorsque son mari le devinait, ce secret, malgré moi, malgré mes efforts les plus sincères pour le lui dérober, quelle conduite tenir ?

Je ne pus absolument me décider à dénoncer, à flétrir moi-même celle qui s’était confiée à moi. — Je me dis aussi que je devais par tous les moyens possibles épargner à M. d’Éblis le ressentiment, l’amertume, la dégradation d’un de ces outrages