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Un mois plus tard, — quelques jours après mon retour à Paris, vers la mi-janvier, — il vint me voir pour la première fois depuis mon retour. Après quelques mots de conversation indifférente et embarrassée, il se leva, s’approcha de moi, et, posant un doigt sur ma main :

— Voyons, madame, me dit-il, pourquoi s’est-elle tuée ?

Ce coup me prit par surprise, et cependant je pus lui répondre sans me troubler :

— Comment !… mais Cécile ne s’est pas tuée.

— Vous me le cachez, me dit-il, vous le cachez à tout le monde ; mais je suis sûr qu’elle s’est tuée !

— Vous seriez donc mieux informé que moi, dis-je, — et c’est impossible ; — j’étais là, et vous n’y étiez pas.