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Tout cela est si soudain, si troublant… Voyons, tu me demandes si tu dois avouer ta faute à ton mari… Mon Dieu, j’ose à peine t’en détourner… car, après tout, c’est un bon mouvement… et pourtant je ne crois vraiment pas que cela soit sage… D’abord ce sont là des offenses que les hommes ne pardonnent guère… et puis il voudra se venger, ton mari… tu ne nommeras personne, je le sais bien ; mais il s’informera… il est bien difficile qu’il n’arrive pas à la vérité… et tu prévois ce qui se passera alors… Enfin, ma chérie, même en écartant ce danger, même en supposant le pardon, je crois qu’avouer ta faute ce serait hasarder et même perdre sûrement le peu de bonheur que vous pouvez espérer encore tous les deux.

— Et quel bonheur, grand Dieu ! veux-