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à toi… pour te demander ce qu’il faut faire… Je ne peux pas le revoir, je ne le peux pas !… Il était si bon pour moi… si bon !… et il est si honnête, lui !

— Ma chérie, il faut bien le revoir, lui dis-je à travers mes larmes.

— Comment veux-tu ?… c’est impossible… à moins que je ne lui avoue tout !… oui, j’ai envie de tout lui avouer ; quoi qu’il arrive ensuite… qu’il me tue ou qu’il me pardonne… je serai délivrée… N’est-ce pas ? il faut avouer… tu me le conseilles ?

Je ne répondais rien.

— Alors, dit-elle en se levant tout debout, il ne me reste qu’à me tuer !

Je la forçai doucement à se rasseoir, et je m’assis près d’elle.

— Calme-toi, calmons-nous, ma Cécile, je t’en supplie. Laisse-moi penser, réfléchir…