Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/295

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais… tu ne fais rien de bien… Tu ne fais rien, par exemple, pour élever tes goûts, tes sentiments, tes idées… tu ne te développes que dans le sens de tes défauts… et puis, crois-moi, cette légèreté continuelle d’allures, de tenue, de langage n’est pas sans danger à la longue ; car tout ce qui est sérieux s’enchaîne et se tient dans le monde… l’honnêteté, la vertu sont des choses graves qui ont besoin de s’appuyer sur un fond sérieux d’existence… Elles se dissipent dans le vague et dans la frivolité d’une vie tout extérieure… Elles y perdent peu à peu la consistance et la solidité qui leur sont essentielles, et sans lesquelles elles n’ont plus de force pour dominer nos passions ; c’est ainsi qu’une femme se trouve tout à coup désarmée devant la moindre tentation, le moindre entraînement… Enfin, je te supplie,