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connus avec tristesse qu’où le vice a passé il reste toujours un fond de fange. Je devais le reconnaître bientôt plus amplement.

Il finit par sentir qu’il me manquait, ou plutôt qu’il se manquait à lui-même. Il se remit, s’excusa, essaya de tourner ses fureurs en plaisanterie, et me quitta dans d’assez bons termes en me priant de lui conserver malgré tout mon amitié. Je le lui promis, mais en me promettant à moi-même le contraire. Car je n’avais jamais eu beaucoup de confiance en lui, et je n’en avais plus du tout.

Cinq ou six jours se passèrent. Étonnée de ne pas revoir Cécile, qui n’avait pas coutume de mettre tant d’intervalle entre ses visites, je me décidai à aller chez elle, sans grand espoir de l’y rencontrer, car elle lunchait tout le jour chez l’une ou chez