Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout en acceptant les délais les plus étendus que je voudrais lui imposer, il insista vivement pour obtenir une réponse moins vague, une parole d’espérance. L’honnêteté me défendant de lui donner cette satisfaction, je me trouvai dans la nécessité d’accentuer mon refus. Je lui dis nettement, quoique avec des ménagements polis, que j’avais pris la ferme résolution de me consacrer à ma fille, et de ne pas me remarier.

Il y eut sans doute du chagrin, mais il y eut surtout, à ce qu’il me sembla, du dépit, de l’irritation et de l’orgueil blessé dans la contenance et dans l’accent du prince, après que je lui eus fait cette formelle déclaration. Je retrouvai là, sous les formes raffinées de l’homme du monde, l’enfant gâté dont les caprices avaient tou-