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conseil, et j’espère que tu imiteras mon exemple.

— Oui, mon amour ; je t’adore.

Et elle se sauva.

Je rejoignis le prince en méditant sur cette malicieuse insinuation de Cécile. Elle ne fit, d’ailleurs, que hâter une résolution déjà arrêtée dans mon esprit. Les assiduités du prince étaient devenues effectivement très-fréquentes depuis quelque temps, et elles commençaient à me gêner. Toutefois son esprit m’amusait ; son langage avec moi ne s’écartait jamais du respect ; enfin l’amendement de sa vie ne s’était pas démenti depuis son retour à Paris, et, comme cet amendement était un peu mon ouvrage, j’y tenais. Il ne pouvait donc m’entrer dans la pensée de lui signifier un congé blessant ; je désirais simplement ôter à nos relations le