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ma tâche serait plus difficile que je ne l’avais supposé, et que la chère enfant avait pris terriblement goût à son existence déracinée. Mais je restai persuadée que je saurais, avec un peu de persévérance, ressaisir ce brave cœur, dont je connaissais les vertus essentielles.

Elle commençait déjà à se défendre avec plus d’embarras quand on nous annonça le prince de Viviane. Elle fut évidemment bien aise d’avoir ce prétexte pour m’échapper ce jour-là. Elle se leva, lança quelques sarcasmes au prince, — car elle lui gardait toujours rancune de ce qu’elle appelait son hébétement, c’est-à-dire de son indifférence envers elle, — puis elle sortit. Comme je l’accompagnais dans l’antichambre :

— Ma belle prêcheuse, me dit-elle en riant, je vais prendre ma revanche… Tu