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Cécile m’arriva le lendemain dans l’après-midi et m’apprit que son mari était parti le matin pour la Bretagne.

— Ma chère, me dit-elle, cet homme froid m’a étonnée… Il m’a priée de lui écrire tous les jours… Conçois-tu une idée pareille ?… Je pense, au reste, que c’était par distraction et qu’il n’y tient pas autrement…, et il fait bien, — car certainement je ne lui écrirai pas tous les jours…

— Pourquoi donc ?

— Est-ce que j’ai le temps ?… Mais c’est insensé !… Je lui enverrai des dépêches : « Ça va bien ? Moi aussi ! Mille baisers… Cécile ! » C’est très-suffisant.

— Mais dis-moi, Cécile, est-ce que tu ne vas pas rester un peu chez toi pendant l’absence de ton mari ?

— Rester chez moi ?… Qu’est-ce que tu