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grade, lui détruit son intelligence, son avenir, sa dignité, sa vie… alors, que voulez-vous ! le cœur lui manque… il s’arrête… découragé de tout et résigné à tout !

Surprise et presque épouvantée de cette expansion violente d’une âme habituellement si maîtresse d’elle-même, je lui dis plus doucement :

— Mais, voyons, monsieur, de bonne foi, avez-vous fait sincèrement tous vos efforts pour réformer les goûts de Cécile ?

Après une pause assez longue :

— Je n’en ai fait aucun, me dit-il froidement.

— Mais alors vous êtes très-coupable… Je vous l’ai dit autrefois, et je vous le répète aujourd’hui avec la même conviction, avec la même certitude : Cécile était une enfant gâtée, mais elle n’avait que des défauts de