Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je fronçai mes noirs sourcils, et de mon contralto le plus grave :

— Comment dis-tu cela, Cécile ?

Elle se dressa sur ses pointes d’un air de bravade, et, me montrant ses petites dents aiguës, elle répéta :

Du chien !

— Qui est-ce qui t’apprend cet argot-là ?

— Mon père, dit-elle.

— Eh bien, ta mère gronderait ton père, si elle vivait.

Elle me regarda fixement avec ses grands yeux clairs, qui s’emplirent de larmes ; elle me baisa les mains, et reprit à demi-voix d’un ton suppliant :

— Tu viens, n’est-ce pas ?

— Mais, ma chérie, je ne peux pas quitter ma grand’mère !