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térêt qui me poussait à étudier si curieusement les secrets de l’intérieur de Cécile. J’aimais son mari, et je l’aimais assez pour désirer la désunion de son ménage et pour en être heureuse.

Dans mille occasions de ma vie, j’ai reconnu qu’il ne dépendait pas de nous d’éprouver ou de n’éprouver pas des sentiments coupables, mais qu’il dépendait toujours de nous de ne pas les traduire en actes. J’ai reconnu de plus que le meilleur et peut-être l’unique moyen de combattre et de vaincre les passions mauvaises n’est pas de leur opposer les arguments abstraits de la raison, de la conscience ou de l’honneur, mais d’agir contre elles effectivement, et de forcer en quelque sorte la main à faire le bien quand le cœur veut le mal.