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sollicitude extrême, et que je croyais alors purement affectueuse, de sa façon d’être avec Cécile, de l’état de leurs relations, du tour qu’avait pris leur mariage. Rien ne me paraissait plus singulier et plus mystérieux que leur attitude et leurs allures mutuelles. Ainsi que je l’avais entrevu à Nice par quelques éclaircies, c’était Cécile, contrairement à toute logique, qui semblait avoir usurpé l’empire dans ce ménage. Elle s’était dérobée à la maîtrise que la supériorité intellectuelle et morale de son mari devait si naturellement exercer sur elle, et M. d’Éblis, suivant toute apparence, n’en souffrait pas. Il subissait les goûts mondains et dissipés de sa jeune femme avec une indifférence ou une résignation inconcevables. Après l’avoir longtemps accompagnée dans le monde, qu’il n’aimait