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moi. Car M. de Viviane demeurait alors à Paris, et je le recevais souvent et familièrement, n’ayant eu qu’à me louer de lui pendant les derniers mois de mon séjour à Nice.

Le seul chagrin que me causât M. d’Éblis, il me le causait sans le vouloir et sans le savoir. Je ne pouvais reprocher qu’à moi l’espèce de plaisir inquiet avec lequel j’attendais ses visites, et l’émotion secrète dont je me sentais toujours agitée en sa présence. Mais j’espérais sincèrement que ce malheureux reste de mon ancien attachement s’effacerait peu à peu et s’userait enfin dans l’habitude. Je l’espérais d’autant plus que sa courtoisie respectueuse, froide et grave envers moi était plutôt faite pour calmer le cœur que pour le troubler.

Cependant je me préoccupais avec une