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II


Je passai les premiers mois de mon deuil à Louvercy auprès de ma belle-mère, et je revins ensuite m’installer chez ma grand’mère à Paris, comptant désormais partager mon existence entre ces deux chères parentes.

Les grandes secousses morales, comme celle qui m’avait frappée, semblent d’abord suspendre la vie et en arrêter le mouvement pour jamais : nos goûts, nos sentiments, nos passions se taisent comme stupéfiés par l’ébranlement, et on les croit morts. Peu à peu le cœur se remet à battre, l’esprit