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Je savais que M. de Louvercy était aussi tranquille que possible, et qu’il l’était même trop, au sujet du prince : je fus donc certaine que le commandant d’Éblis n’était pas en cette circonstance son interprète, et qu’il parlait pour son propre compte. Cela me choqua au dernier point. Je ne suis pas une sainte : je lui avais pardonné tant bien que mal de m’avoir préféré Cécile et de l’avoir épousée après m’avoir fait la cour ; mais qu’il prétendît après cela s’arroger sur moi un droit de surveillance conjugale, c’était un peu trop.

— Mon cher monsieur, lui dis-je, puisque vous avez la bonté de vous intéresser aux secrets de mon intérieur et à la paix de mon ménage, je vous dirai que vous avez à la fois raison et tort dans vos suppositions : vous avez raison, je crois, d’attribuer